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André Maire, Femmes a la toilette, Vietnam, 1955 |
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André Maire, Les éléphants, Mali, 1947 |
L’influence des Nabis se retrouve dans son goût pour les temples et les statues religieuses qu’il représentera avec un grand sens du détail. Et comment ne pas songer à Gauguin – cet autre exilé de génie - devant ces scènes de genre exotiques et tout en aplats, avec leurs personnages aux formes ondulantes, aux traits volontairement absents ? Toutefois, c’est dans le dessin et la gouache qu’André Maire excelle à saisir la diversité du vivant. Là, son trait se fait plus souple, moins figé que dans ses huiles ; et l’usage du sépia dans bon nombre d’entre eux ajoute encore à la patine que le temps donne naturellement aux oeuvres sur papier. Celles qu’il a consacrées au Marseille des années 20 ne sont pas, à mon avis, les moins intéressantes ; elles regorgent d’informations sur l’urbanisme et les mœurs de cette époque. Il faut également faire une place aux portraits, et surtout aux auto-portraits qui révèlent, avec son visage, une personnalité altière et délicate à la fois.
Après Joseph Inguimberty et ses escapades asiatiques, Regards de Provence poursuit sa redécouverte des peintres marseillais de tradition exotique, témoins d’une époque à jamais révolue : celle de la colonisation. Dépaysement assuré.
Du 16 décembre 2017 au 27 mai 2018. Informations au 04 96 17 40 40. Ou sur le site : www.museeregardsdeprovence.com
Jacques LUCCHESI
(Article initialement publié sur le webmag de Toutma)
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