C’est ce que montre la
présente exposition, dans les locaux de la mairie des 1er et 7eme
arrondissements de Marseille, avec plusieurs dizaines de tableaux issus du
fonds familial et de collections privées. A quelques rares exceptions près –
comme cet Autoportrait à 18 ans peint
en 1925 -, ils ont été réalisés tardivement, durant les années soixante et
soixante-dix. Mais s’ils reflètent certainement la maturité du peintre, ils
mettent aussi en évidence la persistance de ses engouements de jeunesse, comme
cette superbe Grue jaune (1978)
ou ce Chalutier violet à quai (1979).
Sa palette où dominent les couleurs chaudes, son goût pour les empâtements et
les formes en aplat se retrouvent également dans ses natures mortes, ses scènes
de genre et ses paysages, voire ses intérieurs d’atelier. Ailleurs, il tend
vers une semi-abstraction, comme dans Le
fort Saint-Nicolas vu du bassin de carénage (1948) ou Vers les Goudes (1962). Et l’on méditera sur son étonnante dextérité dans une vidéo qui le
montre, à près de 90 ans, en train d’exécuter le portrait de Doucette
Stamboulian.
Cette exposition
monographique – la première depuis longtemps à Marseille –fera certainement le
bonheur de toutes celles et ceux qui
apprécient l’art de Louis Toncini. Elle est corrélée à un autre évènement
culturel : la parution, aux éditions Hervé Chopin, du beau livre que Claude Darras, écrivain et critique
d’art, a consacré au peintre italo-marseillais. Fruit d’un long travail de
recherches et d’échanges, cet ouvrage impeccablement rédigé fourmille
d’informations sur Toncini et son époque. Avec ses 288 pages et ses très nombreuses
reproductions picturales, il fait plus que combler une lacune exégétique, référence
désormais incontournable pour qui veut découvrir ce phare de la peinture
marseillaise.
Du 10 au 26 juillet 2019, 61
la Canebière, 13001, Marseille
Louis Toncini , le maître de Rive-neuve, par Claude Darras, éditions Hervé Chopin, 288 pages,
45 euros
Jacques
LUCCHESI
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